mardi 19 février 2013

728 en prison! Devons-nous nous en réjouir? L'histoire d'un sacrifice moderne!


On apprend aujourd'hui l'arrestation spectaculaire de l'agente 728, dans la nuit du 18 au 19 février. Une arrestation pour menace, qui ne seraient pas liées aux «cas troubles» qui ont fait les manchettes récement. Laissons les spéculations aux imaginations fertiles et attardons nous sur ce que représente ce scoop.

Il semble bien que cette histoire sens le règlement de compte à plein nez. Règlement de compte assez grossier, n'ayant que pour seul objectif de laver la réputation de l'institution de la Police en générale et celle du SPVM en particulier, autant son État major que ses membres.

À l'instar des peuplades anciennes qui sacrifiaient des animaux ou des êtres humains pour se prévenir des malheurs ou amener des jours meilleurs, la Police procède de la même façon et avec la même pensée magique. Comme les shamans, les sorciers et autres charlatans, les éluEs, les chefs policiers et les médias claironneront dans les jours qui viendront que cette arrestation marque une ère nouvelle. Avec l'arrestation de 728, on a purgé une pomme pourrie du SPVM avant qu'elle ne contamine le reste du pannier. Et si, justement, le reste du pannier était lui aussi pourri? Est-ce que de se débarrasser de la plus pourrie des pommes rendra les autres mangeables?

Lorsqu'on regarde la saga 728 depuis le début, on se rend compte que toute cette histoire n'est qu'une grande mascarade de relation publiques. Au lendemain du premier incident mettant en vedette Stéfanie Trudeau, déjà le SPVM s'activait pour sauver la face. À ce moment toutefois, 728 était considérée comme une membre de la grande famille policière, et sa protection s'imposait. Toutefois, la situation a changé quand Trudeau s'est fait «pogner les culottes baissées» à brutaliser des «ostis de gratteux de guitare» cette fois-ci s'en était fait de cette policière! Même la «grosse droite» larguait 728. Tout était en place pour qu'on apporte l'agente sur l'autel sacrificielle.

Il faut dire pourtant que le Printemps 2012 a fourni son lot de grosses crapules en uniforme, alors que bizarrement une seule fut traitée de la sorte. La réaction populaire s'est fait virulente à son égard. Était-ce parce qu'elle était une femme? Était-ce à cause de son look masculin, laissant (gratuitement) présager une certaine orientation sexuelle? Il n'aura suffit que de quelques instants sur les réseaux sociaux pour constater les attaques à la «lesbienne frustrée» ou à la «mal-baisée». Le lynchage populaire de 728 débutta donc sur un goût amer de misogynie et d'homophobie drappé d'un enrobage progressiste. 728 est condamnable, certe. Pas à cause de son genre ou de son orientation sexuelle, mais à cause de sa fonction sociale et de ses comportements!

Les choses n'allaient pas s'améliorer. L'institution de la police allait reprendre le flambeau et mener elle-même la future sacrifiée vers sa fatale destinée. Flanqué par les médias et les éluEs, 728 a commencée à subir un véritable lessivage sur la place publique. Rapidemment, la hiérarchie du SPVM s'est excusé des comportements de 728 et l'a suspendue avec solde. Ensuite les médias relataient le dossier peu reluisant de 728 à la déontologie policière. Puis, d'autres membres du SPVM abandonnaient leur populaire collègue, en avouant «être inquiet des comportements violents»!!! Aussi, on a vu le SPVM claironner que la conversation enregistrée n'impliquait pas un superviseur, franchement un cadre ne participerait pas à de tels comportements! Récémment encore, on apprenait que le SPVM allait entreprendre une enquête élargie sur le cas Trudeau, Parent s'attristant de voir que les signaux d'alarme n'aient pas fonctionné plus vite à l'interne! Aujourd'hui, voilà le coup de théâtre, 728 derrière les barreaux!

Toute la saga de 728, ne vient que masquer une réflexion essentielle sur les comportements violents, l'impunité et le processus d'enquête merdique qui a cours en ce moment avec la Police au Québec. Le SPVM tente de laver sa réputation, et du même coup celle des autres corps policiers, auprès de la population. Bien que des groupes travaillent depuis de nombreuses années pour dénoncer les abus et l'impunité inacceptable dont profitent tous les policiers et les policières, il faut dire que le printemps 2012 a profondément et durablement brisé le lien de confiance d'une grande partie de la population avec sa force constabulaire. Il importe pour les corps policiers et les éluEs de rétablir les choses, parce que l'équilibre du système repose sur la force de ses institutions!

Il importe de dire haut et fort, que ce n'est pas en sacrifiant 728 sur la place publique que nous aurons davantage confiance en la police. La violence, les abus, le profilage et les gestes brutaux font partie d'une culture, dont 728 n'est qu'une manifestation parmi tant d'autres. 

En attendant, il serait bien intéressant que la principale intéressée, que la victime de ce sacrifice moderne sorte de son mutisme et crache le morceau sur ce qu'elle sait de l'interne. Pourquoi Stéfanie Trudeau serais-tu la seule à payer, alors que tu ne faisais que comme tous les autres? Vas-y parle!

4 commentaires:

  1. Excellent point de vue. Est-ce que d'autres oseront le souligner?

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  2. Je trouve ça dommage que la conclusion de l'article soit "il ne faut pas s'attaquer à une seule cible, mais plutôt à l'ensemble du problène" au lieu de "les attaques misogynes et homophobes ne seraient-elles pas le symptôme d'un mauvais trait masculisiste et hétérosexiste qu'aurait prit le mouvement contre ses opposants?"

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    1. À quel mouvement fait-tu référence?
      ...Et dans tous les cas, tu trouve sérieusement qu'il ya plus en jeux dans l'homophobie que dans la confiance du publique envers l'institution policière?

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