jeudi 19 septembre 2013

Communiqué de solidarité avec nos camarades antifascistes GrecQUEs

Le musicien de hip-hop et militant antifasciste grec Pavlos Fyssas (ALIAS KILLAH P) est mort.


Il a été froidement assassiné par un membre du parti néo-nazi, Aube Dorée le 18 septembre 2013. Il a reçu plusieurs coups de couteau directement au niveau du cœur devant des dizaines de personnes sous l’œil bienveillant des forces policières qui ont refusé d’intervenir.

Cet assassinat intervient cinq jours seulement après la violente attaque des néonazis d’Aube Dorée contre des militant-es du PC grec qui faisaient un collage dans un quartier ouvrier du Pirée. Le 12 septembre, entre 30 et 50 membres du mouvement néo-nazi Aube dorée ont attaqué à coups de barres de fer une vingtaine de militant-es communistes qui collaient des affiches dans un quartier du Pirée. Neuf personnes ont été blessées.

Ces événements font partie d’une grande série d'agressions, de ratonnades et d'assassinats d'immigrant-es et de militant-es antifascistes qui ont eu lieu au cours des dernières années.

Dans un pays où le taux du chômage atteint 28%, où la plupart des travailleurs et travailleuses sont soit licencié-es soit au chômage technique, où 20% de la population vit sous le seuil de la pauvreté, les néonazis en pleine collaboration avec le gouvernement grec poursuivent une attaque contre «l’ennemi intérieur». Chaque travailleur et travailleuse qui ne baisse pas la tête devant les attaques du capital, chaque immigrant-e qui essaie de gagner sa vie, chaque femme qui défend ses droits, chaque résistance contre la politique gouvernementale est qualifié « d’ennemi intérieur ». L’État profite de ces attaques et la classe dominante aussi. Il ne faut pas être surpris de voir la police agir avec complaisance à
l’égard d'Aube Dorée.

Le gang d’assassins a « bien » choisi les dates des attaques. Au moment où les enseignant-es menacé-es de licenciement descendent dans la rue avec une participation à la grève qui monte à 90%, au moment où les travailleurs d’autres secteurs rejoignent les enseignants en lutte, les néonazis jouent le seul rôle qu’ils connaissent depuis 70 ans, celui de fiers à bras au service du patronat et de l’État. Les fascistes ont toujours fait dans le cassage de mouvements sociaux et ouvriers légitimes.


 
Ici aussi, au Québec, la situation se détériore de jour en jour. Le "débat" provoqué par le PQ avec sa "charte des valeurs québecoise" libère une parole et des actes xénophobes. Tout comme en Europe, les groupuscules d’extrême droite surfent sur la crise économique et tentent de diviser les travailleurs et travailleuses en s'attaquant aux plus précaires. La pratique quant à elle est utilisée par à peu près tous les pouvoirs depuis la nuit des temps : désigner un bouc émissaire à la vindicte populaire pour faire oublier la domination.

Ni oubli, ni pardon, ici comme ailleurs le fascisme ne passera pas!

Une vie de lutte plutôt qu'une minute de silence...
Collectif Libertaire de Montréal